Archive for the ‘tronçais’ Category

La Fin du Chêne de Montaloyer

samedi, avril 7th, 2018

chêne de montaloyer (1)
Sur sa « Carte d’identité » renseignée par l’O.N.F, on relève encore:
Chêne de Montaloyer ou Piperon.

Circonférence… 5,45 m
Hauteur… 19 m
Naissance …1620 (à  quelques années près, il connaissait Henri IV !)
Ce chêne est l’un des neuf arbres choisis pour conserver le nom des anciennes circonscriptions territoriales de la forêt de Tronçais(ici, la Garde de Montaloyer ou Piperon). Ce chêne marquait la limite entre les paroisses de Vitray, Urçay et Braize
Son Etat sanitaire s’est détérioré au fil du temps ; il héberge un insecte xylophage protégé, le Grand Capricorne

Sur sa butte, le chêne a sans doute, de longue date, servi de repère aux voyageurs, le long des itinéraires de la forêt, notamment sur notre ancien chemin d’Ainay le Château à Meaulne ; il aurait même caché une statue de la Vierge depuis l’époque des Guerres de Religion !

Le dernier hiver, le Grand Capricorne et son âge plus que respectable ont causé sa perte ! Regardez ces racines et ce tronc rongés, cet amas de branchages… imaginez le fracas occasionné par sa chute… il emporte avec lui le secret de la « Petite Vierge de Montaloyer » !

chêne de montaloyer (2)

Conte du Jour de l’An

vendredi, décembre 30th, 2016

2017-bonne-annee
Il y a quelques années, un jeune faon, orphelin comme Bambi, vint se réfugier dans un prè, aux lisières de Meaulne, à quelques centaines de mètres de la Forêt de Tronçais. Parmi les trois chevaux qui y vivaient, il fut adopté par une jument maladive recueillie par la propriétaire du champ ; il ne l’a quittée que deux fois, au début du printemps, pour revenir après le brame. De plus en plus souffrante, la maman restait souvent couchée et le petit cerf s’allongeait près d’elle; elle est morte en novembre… la propriétaire raconte même que Bambino -c’est le nom qu’on lui a donné- tentait de la relever avec ses bois !

Depuis, il est resté dans son prè, en bonne entente avec ses deux compagnons ; ses bois de cerf se sont développés, mais il vit et galope comme un cheval sauf qu’au lieu de manger son foin, il l’éparpille et se couche dedans. C’est devenu la Vedette du Pays de Tronçais et le journal régional « La Montagne » vient de lui consacrer une page entière ! Il n’enfreint pas la Loi des Humains et les chasseurs ont promis de le protéger… mais saura-t-il résister longtemps à l’appel de la Nature ?

bambino c

Tronçais…les années 1940

dimanche, février 28th, 2016

chantiers_croix_lorraine

Début août 1940, arrivait à Tronçais un détachement de 60 jeunes, premiers éléments du futur Groupement numéro 1 « Maréchal Pétain » des Chantiers de Jeunesse. A l’emplacement des anciennes Forges, seront implantés le Poste de Commandement et le Groupe Maréchal Lyautey au Camp Colbert, plus tard, le Groupe Faidherbe, dit « des sabotiers ».

Le 9 septembre 1944, le « Centre de séjour surveillé de Tronçais » viendra s’y installer ; ses derniers occupants le quitteront pour d’autres lieux de détention le 28 octobre ; plus connu sous l’appellation « Police du Maquis », ce groupement ne sera donc resté que 2 mois à Tronçais.

Enfin, les baraquements seront occupés par des prisonniers de guerre allemands, et, finalement, vendus ou attribués gracieusement à des collectivités ou associations locales…notre Foyer Rural occupera l’ancien bâtiment abritant l’infirmerie du camp.

Chantiers de jeunesse, Camp de prisonniers sont plus ou moins restés dans nos mémoires…mais qui se souvient de la présence et des activités de la « Police du Maquis? » Famille, voisins, amis…personne n’en a jamais parlé…Ignorance ? Crainte ou honte?…nous étions si proches pourtant !

Des enfants de membres des Chantiers de jeunesse venus se renseigner sur la vie de leur père à Tronçais se sont vu répondre «N’en parlez pas, c’étaient des voyous ! » Les confondaient-ils avec ces curieux « gardiens » du non moins curieux « Centre de séjour » ? ou se rappelaient-ils les petits larcins commis par les premiers arrivants qui « crevaient de faim » selon notre voisine de Baignereau ?

Il fallut bien des années avant que la Presse et quelques écrivains plus ou moins « engagés » s’intéressent à cette période que les médias locaux ont préféré oublier…

Juin 1944 : Saint Amand avait été libérée le 6 juin, à l’aube du débarquement en Normandie…reprise le 8 par des troupes allemandes, après une brutale répression ; les occupants ne quitteront la caserne Richemont à Montluçon…et Moulins le 6 septembre. Mais la Résistance avait déjà fait procéder à quelques internements « préventifs » dans des fermes inoccupées à Louroux Bourbonnais, puis à Sauzet, fermes en lisière de bois, l’occupant restant très proche. Le nombre d’internés augmentant, on les transféra à la mi-août dans les baraquements du Groupe Bonaparte au Village des Chamignoux…

Après la libération de Montluçon, les nombreuses arrestations conduisirent à installer le groupe « Police du Maquis » le 8 septembre, au Camp Colbert à Tronçais. On y retrouva des miliciens, des « collaborateurs », des prostituées ou « amies » de soldats allemands, des directeurs d’usine trop zélés, des trafiquants du marché noir…gare au mauvais voisin dont la dénonciation peut s’avérer fatale ! Une mention spéciale pour Jacques Chevalier, ancien ministre de Pétain, originaire de Cérilly, écrivain auteur du Grand Livre de la Forêt qui avait droit à son bâtiment particulier et à un traitement de faveur !

L’encadrement et le gardiennage étaient assurés par des FFI, avec des chefs souvent « autoproclamés » et un Comité Départemental de Libération aux possibilités de contrôle limitées. Les derniers occupants quitteront le camp pour la Malcoiffée à Moulins le 28 octobre.

Les principaux responsables des actes commis durant cette période dite d’épuration seront jugés et nous rapporterons simplement quelques extraits des condamnations prononcées en 1954:
-sept officiers et gardes FFI sont inculpés de complicités d’assassinats, d’attentats à la pudeur avec violences sur vingt six détenus parmi lesquels quatre décédés sur place…reproches également de tortures, de bastonnades, d’actes de sadisme et de perversion…

Les accusés seront finalement relaxés en application d’une loi d’amnistie concernant les Résistants, après deux délibérations au verdict contradictoire…(cette loi pouvait-elle s’appliquer aux condamnés?)
Gardez-vous de conclure…nous sommes en juin 1944Â…après quatre ans doccupation, de collaboration avec leurs funestes conséquences…et on ignorait encore les massacres d’Oradour, les atrocités des Camps de déportation!

Pour une information complète et objective concernant cette période et le travail des tribunaux d’exception qui seront alors installés, vous pouvez vous reporter au livre de M. André Touret (Montluçon après la tourmente).

Qui se souvient du Crime des Rivaux?

lundi, janvier 18th, 2016

complainte

Pour « la farine des cochons », nous nous rendions régulièrement au Moulin des Rivaux ; on empruntait alors le chemin des Quatre-vents et je demandais toujours qu’on me montre le lieu de ce fameux Crime des Rivaux…ajoutez y la complainte de l’odieux assassinat de la Forêt de Tronçais que ma mère connaissait par cœur ! J’avais alors six ans et pour moi, le meurtre datait d’hier, et l’assassin courait toujours…la peur aussi !

En fait, il avait eu lieu dix ans auparavant, le 9 janvier 1926 : un garagiste de Moulins, M.Dumont, avait été tué d’une balle de révolver par un jeune homme qu’il conduisait à St Amand. Le corps fut retrouvé sous un tas de branchages, non loin du lieu dit « Les Rivaux » dans le Chemin du Moulin de Bourimont ; la voiture y avait été abandonnée.

L’enquête piétina, la piste Saint-Amandoise ne donna aucun résultat ; peut-être négligea-t-on un itinéraire de fuite plus sûr, par les chemins forestiers menant vers Urçay ?

Quelque temps après, le Juge d’instruction de Montluçon fit arrêter à Saint Louis du Sénégal, un homme de 26 ans, M.Durand (sur de fausses accusations, semble-t-il). Antécédents et indices peu favorables : vol chez une cartomancienne, absences durant la période du crime, vêtements reconnus par des témoins, possession d’une carte de la région…Hélas, devant le tribunal, la veuve, Mme Dumont, et des témoins ne surent reconnaître l’accusé qui fut mis en liberté provisoire, puis sans doute acquitté.

Des articles de presse attestent du retentissement de l’affaire : les journaux parisiens, Le Journal, Le Matin, Le Temps, Le Gaulois, Le Petit Parisien, l’Humanité … même L’Echo d’Alger. On y relève la découverte d’un portefeuille invraisemblable ayant appartenu à l’assassin, des phares allumés puis éteints dans la nuit (le meurtrier ne savait pas conduire ?), un facteur ayant rencontré la victime près de la fort le jour du crime, des gendarmes qui poursuivent activement leurs recherches, un individu répondant au signalement du bandit vu à Chantelle et à Voussac et tenant des propos bizarres, cherchant notamment un prêtre pour se confesser !

Et, pour terminer « L’Avenir du Plateau Central » qui conclut : Durand n’a pas été reconnu par les personnes qui avaient vu l’assassin.

Quant à la complainte que chantait ma mère, il doit y en avoir eu 5 ou 6 rédigées sur l’affaire, laquelle connaissait-elle ? Sur quel air…La Paimpolaise, peut-être ? (on chantait les complaintes sur des musiques très connues). Lors des foires à St Amand, un chanteur-vendeur de partitions musicales s’installait dans une ruelle perpendiculaire à la Rue Porte-Mutin…on écoutait, on apprenait, on achetait (très peu).

Toute complainte devait avoir une conclusion morale ; celle-ci aurait très bien pu convenir à ma mère :
Enfants vous n’oublierez jamais
Le crime de la Forêt de Tronçais ! Au diable mes peurs d’enfant !

…et sur l’air de La Paimpolaise, ce premier couplet d’une autre version
1-Ecoutez tous la triste histoire,
Gens de Saint Bonnet, des Rivaux,
Vous garderez tous en mémoire,
Habitants d’Ainay le Château
Le crime commis, un soir, près d’ici
Vous plaindrez la pauvre victime
Qui se nommait François Dumont,
L’infortuné qui fut victime
De cette aussi lâche agression

Un Grand Merci à M.Jean-François « Maxou » Heinzen, conférencier à Domérat (conférence magnifiquement chantée) qui sut me rappeler ces si lointains souvenirs.

Du Chanvre à Braize !

samedi, septembre 14th, 2013

étang de PouveuxL’idée de cet article vient de m’être suggérée par un ancien camarade d’école avec ce souvenir: à Pouveux, dont le prè faisait partie des terres de notre ferme de Beauregard, le propriétaire attachait sa barque à de grosses pierres plates, proches de la cabane de pêcheur. D’après lui, ces pierres étaient utilisées, à l’origine, pour maintenir au fond de l’étang les bottes de chanvre mises à rouir pendant quelques mois.

Bien d’autres preuves attestent l’importance de cette culture jusque dans les années 1900…Un arrière-grand-père fut tisserand-chanvreur à Bardais; un oncle lointain exerçait la même profession à St Bonnet le Désert…les rivières Marmande et Sologne furent largement utilisées pour le rouissage évoqué ci-dessus…Le vieux placard de la chambre à Beauregard renfermait encore plusieurs chemises faites de cette toile plutôt « raide »; des « boussons » de filasse de chanvre traînaient encore dans le grenier, de même qu’un rouet et des quenouilles…Nous gardons précieusement un torchon et une nappe utilisés pour déposer rôtis et boudin quand grand-mère Madeleine « tuait le cochon »…et, dans les années 1930, une jeune mariée refusa tout net les gros draps de toile que lui proposait une grand-mère, s’attirant cette réplique « Dame, vous, les jeunes, vous n’avez pas la peau des fesses faite comme la nôtre! »
Rouissage, broyage, teillage, cardage, filage: de nombreux sites décrivent et illustrent avec précision ces étapes…Peut-être les « Peigneurs de chanvre » du Forez ou du Livradois venaient-ils proposer leurs services à nos paysans, contribuant, comme les « Scieurs de long » de la forêt, à la propagation des « idées nouvelles » chez les dociles habitants de ces lisières du Massif Central…

Mais le souvenir le plus précis reste celui de notre matériel à fabriquer les cordes, une sorte de rouet qui devait utiliser autrefois le chanvre produit à la ferme, remis en service avec les pelotes de ficelle de sisal employés par la moissonneuse-lieuse acquise en 1936. On faisait des câbles pour arrimer les charrettes de foin ou de paille, des guides (des rênes) pour les attelages de chevaux…on me permettait de participer à la fabrication des « cordes à veaux » destinés à les attacher près de leur mère.

A droite, une partie fixe avec quatre crochets qu’on peut solidariser à l’aide de la planche en croix percée de quatre trous; elle permet d’abord de réunir plusieurs fils qui seront tordus à part pour former un toron, ces torons seront réunis ensuite en un seul câble. A gauche, la partie mobile, avec un crochet plus gros et une manivelle qui tourne en sens inverse…ce « traîneau » suit le raccourcissement du câble dont la régularité est assurée par la pièce bizarre en forme de croix allongée qui maintient les torons séparés et qui vient peu à peu vers la partie fixe…Bien sûr, le « maître d’oeuvre » se chargeait de la tenue de ce guide et des épissures finales!
…et si ce matériel restait encore dans quelque grenier braizois?

h rouet de cordier

1948…la fin du Chêne de Buffevent

samedi, mars 10th, 2012

Dépérissant, le Chêne de Buffévent vient d’être abattu; il devait être âgé de quelque 300 ans, sa circonférence avoisinait les 5 mètres et sa hauteur 30 mètres; le diamètre de la souche devait être d’environ 1,80m (effectuez une règle de trois: la fillette la plus grande mesure 1,40m)…son prix de vente quoique 5 fois inférieur à celui d’Apollon en 1953 annonce les records qu’on va connaître…

Situé dans la parcelle 134, il était voisin de La Sentinelle, des Jumeaux et du Jacques Chevalier qui sera décapité par la tempête du 10 février 2009.

Les cartes postales de grand-mère Marie ?

lundi, août 8th, 2011

ce souvenir des années 1930:

L’Equipage de La Mériseraie à La Pacaudière.

lundi, août 8th, 2011

Après la Grande Guerre, M.André Morel vint s’installer à La Pacaudière; c’était le descendant d’une famille de fondeurs qui avait acquis, en 1826, les Forges de Saint Nicolas à Revin (Ardennes). Installés au Château de La Mériseraie, ils y entretenaient un équipage qui portait le nom de la propriété (une meute de 70 chiens en 1907).

On retrouvera cet équipage de La Mériseraie en Forêt de Tronçais de 1920 à 1932 (source Histoire de la vénerie à Tronçais).

« M.Morel chassait le cerf deux ou trois fois par semaine, à jours réservés, et avait sous-loué la chasse du chevreuil et du sanglier à des sociétés de chasseurs à tir de Cérilly et des environs qui chassaient avec quelques chiens, hors les jours réservés pour la chasse aux cerfs.

M.Morel chassait à courre selon la méthode anglaise, avec piqueurs anglais et chiens anglais, à la muette, sans aboiements, sans sonneries de cors, sans invités, sans apparat. Ces chasses sans attrait, qu’aucun curieux ne suivait, passaient inaperçues. Cela semblait être le désir du veneur. Elles n’ont laissé aucun souvenir dans le pays… » (G. Bodard – Cérilly et les environs)
A cette époque, en bordure de l’étang et à la limite des près de la ferme, était construit le chenil, mais également un équarrissage.

Les 50 ans du Cérilly

lundi, juillet 4th, 2011

Une de nos premières visites lorsque nous venons en forêt de Tronçais est consacrée à la fromagerie Déret à Theneuille afin de constituer notre stock de Cérilly, Bleus de Bourbon, Tommes de Tronçais, Saint-Pardoux ou autre Figalins ou Galopins.
2011 voit le cinquantième anniversaire du Cérilly, le fromage traditionnel de la fromagerie, un bon prétexte pour faire un détour par Theneuille.

Venez fêter cela le Dimanche 31 Juillet avec visite de la fromagerie, repas et concert.



Fromagerie Déret et Fils
Route de Saint Pardoux – 03350 Theneuille
Tel: 04 70 67 57 58
Mail: fromagerie.deret@orange.fr

Promenades en Forêt.

samedi, décembre 18th, 2010

En ce vendredi d’avant Noël, soljj, sur la route de Braize, allaient à la cueillette du houx; passé le Rond de Montaloyer, un panneau inquiétant sur fond « rouge danger » les alerta: ATTENTION TIR A BALLE ! Nous connaissions l’habituel « chasse en cours » : un peu plus d’attention, on ralentit pour éviter quelque sanglier affolé…mais quelle conduite adopter pour traverser le champ de tir annoncé ? La plus prudente était de rejoindre notre BAIGNEREAU au plus vite, ce qu’on fit, faute d’avoir assimilé les apprentissages de notre service militaire !

Nous reste une interrogation: ce panneau retire-t-il toute possibilité de recours en cas « d’accident » ?
J.J Martin