Jean Boutoute, curé de Braize…et prètre réfractaire.

8 septembre 2013 - soljj

Boutoute, prètre réfractaire

Ci-dessus, deux actes de baptêmes, célébrés en 1787 en l’église de Braize, l’un par son curé, J.Boutoute, l’autre par le curé Hèrault, de la paroisse voisine de Saint Bonnet le Désert, « laïcisée » provisoirement en Désert sur Sologne…Le premier refusera de prêter serment à la Constitution civile du Clergé en 1791 et connaîtra l’emprisonnement et la « déportation maritime » ( d’après « Les martyrs de la foi pendant la Révolution française »), le second deviendra « prêtre constitutionnel », ainsi qu’il le précisera le 22 novembre 1792 sur les registres paroissiaux de St Bonnet.

De Braize à Meaulne, il y a 150 ans…

20 mars 2013 - soljj

de Braizeà  Meaulne il y a 150 ans

1846: notre arrière grand-père Jean Baptiste vient de naître à La Queudre où son père Pierre est laboureur, son oncle Gilbert est laboureur, lui aussi, mais aux domaines de Beauregard. Pierre est né le 11 floréal an IX à Meaulne, au hameau de Vernais; il s’est marié à Vitray en 1829 avec une habitante de la ferme de Fay, proche des Arpents. A cette époque, Braize est toujours « La Bruyère de Braise » et son carrefour principal n’est pas encore Beauregard, mais Les Gallerands.

Le cadastre de 1834 nous permet d’imaginer ce que devait être le voyage à pied?…en voiture à âne? pour rendre visite aux parents.

Deux possibilités s’offrent à notre aïeul:

1 – suivre l’ancienne « Rue des Orfèvres » en direction de La Leu, en longeant La Commanderie et son mamelon, passer sur la Chaussée de l’étang alimentant « l’établissement de Laloeuf » où son fils sera plus tard « ouvrier d’usine ». Cet établissement, installé depuis 20 ans à la place de l’ancien moulin, comprend huit bobines de tréfilerie et quelques métiers à fabriquer les pointes de Paris; il utilise des matières premières en provenance de Morat et est alors dirigé, comme l’ensemble de Tronçais par J.B. Dechanet, également maire de St Bonnet le Désert. (source:Les Forges de Tronçais – Une usine au coeur de la forêt)

De là, notre voyageur poursuit son chemin vers La Croix Pétouillon, d’où l’on peut aussi rejoindre Urçay ou le moulin des Ris. C’est, paraît-il, le lieu où serait enterré un meunier à la conduite fort dissolue et à qui on aurait refusé une sépulture chrétienne, à moins qu’elle ne rappelle la mort d’un enfant dévoré ici par un loup, l’endroit aussi où les « Meneux de loups » rassemblaient leur meute. Tous ces chemins étaient empruntés depuis un demi-siècle par les convois de mulets ou de « bannes » (tombereaux) chargés de charbon de bois destinés aux Forges. Devant nous, la butte de Montaloyer avec son chêne légendaire, repère salvateur pour des « touristes » égarés dans la boue, la broussaille ou le brouillard! Ensuite, le chemin retrouvait le tracé de la voie actuelle peu avant Les Arpents; notons son croisement avec la seule route de Braize à l’époque qui menait du Veurdre à Urçay, un ancien chemin muletier restauré à l’âge d’or des Forges de Tronçais.

2 – on pouvait aussi emprunter un itinéraire, disons plus « légendaire »…depuis Les Gallerands, rejoindre le « Village de Braise » par l’ancienne « Rue des Maréchaux ». De cet opulent village, ne subsistent alors que l’église et la cure , pire d’après certains chroniqueurs, cette chapelle ne serait plus « qu’une vieille mazure avec ses quatre murs »! Les maisons les plus proches sont la Petite ferme de Laloeuf et celle de Pouveux…qu’en est-il alors du Château de La Pacaudière ? Plus loin à gauche « le ch’tit moulin » du château – ou ses ruines- on franchit à gué le ruisseau des Mailleries qui alimentera plus tard le lavoir communal; à gauche encore le chemin des Forges par le Feuillet l’étang de St Bonnet et les Landes Blanches, La Mimonerie (ancienne maison religieuse?), le Champ de la Chapelle et Montaloyer où l’on retrouve notre premier itinéraire au pied du « Chêne à la Vierge »…

Peut-être des idées pour les organisateurs de randonnées pédestres à la recherche des sentiers perdus…promenades agréables…se rappeler qu’elles l’étaient sans doute moins…et puis, il y avait encore des loups à Tronçais…et bien d’autres prédateurs ?

Sans rapport: Autrefois, les bâtiments des grandes exploitations étaient généralement construits en retrait des grands chemins…on y accédait par un chemin privé (Bourbonnais – ed Bonneton)…On en a une parfaite illustration avec les deux fermes de Beauregard, dont « La Réserve » est reliée au chemin d’Ainay le Château par une belle allée rectiligne – (A) sur l’extrait du cadastre.

Beauregard années 1930…comment on se chauffait?

24 février 2013 - soljj

histoire de poêles

Chauffage et cuisson des aliments ne faisaient qu’un; le poêle restait allumé presque toute l’année, sauf en cas d’extrème chaleur où on le laissait éteindre après le repas de midi…la soupe était alors remplacée par une assiette de lait et quelque relief de repas froid.

La cuisinière n’arriva qu’en 1934… des souvenirs: son magnifique émail « mauve soutenu », mon père qui se réchauffait les pieds sur la porte du four rabattue, les fers repasser toujours prêts sur la plaque, aussi bien pour le linge que pour tiédir le lit, et puis mon culbuto en celluloïd posé imprudemment devant le foyer et volatilisé aussitôit! Sur le dessin, elle est en position été, le tuyau montant directement dans la cheminée; en hiver, pour gagner de la chaleur, on la sortait de deux mètres dans la pièce et le tuyau, allongé et muni d’un coude, rentrait par le trou circulaire qui devrait être caché par un calendrier des postes.

Avant, on avait connu le poêle à quatre feux, en fonte noire, les orifices étant fermés par un système de rondelles que l’on utilisait selon la taille de la marmite…on retirait le tout pour griller les harengs salés à même la braise. Il n’en restait pas de trace à la ferme, mais je me rappelle parfaitement celui de la grand-mère « Nette »; elle avait acquis le modèle émaillé, avec four, fontaine d’eau chaude et barres latérales pour sécher les torchons.

Par contre on avait conservé le « poêle à deux marmites » qui restait dans la « cour de derrière » et qu’on utilisait encore pour chauffer la lessiveuse. Braize n’avait pas l’exclusivité de cette expression; on retrouve sur des sites de vente en ligne le recueil de contes « Autour du poêle à deux marmites » de M.G. Blanchard, poête nivernais.

Dans la même cour, il y avait aussi le « potager » à deux feux, alimenté au charbon de bois et qui était, paraît-il, placé dans l’embrasure de la fenêtre à la belle saison (un barbecue intérieur en quelque sorte…on ne parlait pas encore de monoxyde de carbone, je me souviens seulement de la bougie qui devait permettre de détecter la présence de gaz carbonique dans les caves lors de la fermentation du raisin!).

Pour être complet, il y avait aussi le mirus, mais il fallait une couche de neige épaisse et tenace, ou un gel accentué durable pour qu’on se décide à l’allumer dans la grande chambre… ça commençait par un enfumage copieux qui exaspérait grand-mère, et la pièce devait bien faire ses 120 mètres cubes, on n’avait pas de thermomètre pour vérifier les performances!
Le feu de cheminée n’était qu’un souvenir; restaient dans le tas de ferraille de ladite cour deux énormes chenets, des crémaillères de même taille et divers chaudrons : un trésor de brocante disparu qu’on jugeait alors sans valeur ajoutée possible!

Pour alimenter tout ça, le bois prélevé lors de la taille des « bouchures », surtout les branches des chênes « tâtards » (on disait tâteaux); le bail précisait bien que le fermier n’avait pas le droit d’abattre les arbres sans l’autorisation du propriétaire. On trouvait donc, encore dans la même cour, un stock de perches plus ou moins grosses, un énorme tas de fagots et un hangar à bois où on abritait les bûches sciées et fendues, avec la chèvre, le billot, la scie, la hache, la serpe…et un tas de riens inutiles!

1693…un Baptême en l’église de Braise.

17 février 2013 - soljj

1693 baptême à Braise

Cet acte de baptême nous inspire trois réflexions:

– Le moulin de la leu existe déjà à cette époque, comme en atteste la présence du parrain, M Louis Villepreux, meusnier à la leu . Un siècle plus tard, la carte de Cassini mentionne le Moulin de Laleu, avec ceux de La Pacodière, de Pouvereux, Duri…

– le moulin de la leu, c’est le moulin de la louve…la forêt s’étendait alors beaucoup plus vers le nord et cette orthographe n’a rien de très étonnant…plus vraisemblablement, Laleu ou Laloeuf désignait un fief exempt de redevances ( « les francs alleux »)

– D’après la chronique, en 1615, après les guerres de religion, la chapelle n’était plus qu’une « vieille mazure dont il ne reste que quatre murs et où les habitants de La Bruyère et de Braise se rendent en procession les jours de Rogation…il faudra attendre 1867 pour qu’elle soit relevée de ses ruines et restaurée par le seul concours unanime des habitants »…Cependant, les archives de la commune mises en ligne sur le site du Conseil Général de l’Allier présentent des actes de baptêmes, mariages et décès régulièrement effectués depuis 1669 dans cette église …nous en avons un exemple ci-dessus…qu’en serait-il alors de « la mazure et de ses quatre murs?

De la grange à l’étable…

10 février 2013 - soljj

Pour se souvenir, encore…la vue des engins motorisés utilisés pour distribuer la nourriture dans les étables modernes vient nous rappeler les interminables séances de pansage à la ferme de Beauregard, dans les années 1930; ne pas oublier, non plus, qu’en hiver, toutes les bêtes étaient rentrées à l’écurie.

Petite explication de notre illustration:« Dans les grosses fermes bourbonnaises, la grange-étable était séparée de la maison d’habitation. Elle était divisée en travées perpendiculaires aux murs longitudinaux, celle de la grange ayant une largeur qui permettait le passage d’une carriole de foin ; on aménageait plusieurs travées d’étables correspondant chacune à une spécialisation (vaches, génisses…etc). des communications internes permettaient le passage entre elles, l’alimentation des bovins s’effectuait partiellement par des fenêtres occultables percées dans les murs séparant étables et grange. Au-dessus de l’ensemble, le fenil offrait un important volume de stockage pour le fourrage… ». Ce texte- pardon d’en avoir oublié l’auteur- décrit bien la disposition de la grange-étable de Beauregard; le foin descendu du fenil (du chafaud) était distribué dans les râteliers par l’intermédiaire des lucarnes, sans avoir à circuler entre les bêtes. Au plus fort de la récolte, la travée de la grange était même en partie recouverte de fourrage grâce à une sorte de plancher amovible.Pour être exact, les jolis volets coulissants de nos lucarnes avaient été remplacés par des panneaux pivotants moins authentiques, à la suite de l’incendie des bâtiments par la foudre.

NB: Le pansage comprenait la nourriture, mais également le nettoyage, et ce, matin et soir (en général de 5 heures du matin à la soupe de 9 heures). Il fallait retirer le fumier sur la travée centrale, le rouler à la brouette vers la « plote », ramener de la paille propre et refaire les litières, descendre le foin, le distribuer, râper (nettoyer) les betteraves, les hacher au coupe-racines les porter dans les auges des bêtes à soigner particulièrement, faire sortir le troupeau vers l’abreuvoir alimenté au seau tiré du puits…il y avait aussi les 3 chevaux, les porcs, les poules, sans oublier chats et chien!

Braize et ses points culminants

23 janvier 2013 - soljj

Le point culminant de la commune est situé à quelque 500m au nord-est du Rond de Montaloyer, point matérialisé par une borne I.G.N indiquant la cote 291 mètres.

Mais pourquoi donc, lors des classes-promenades de mes dix ans, notre institutrice s’obstinait-elle à nous conduire « au sommet » de Braize, coté 246 mètres sur la carte d’état major et situé en bordure du petit chemin allant de La Cornille à La Goutte ? Une grosse pierre taillée indiquait notre sommet, cachée dans la haie qui bordait alors une petite vigne…La haie et la vigne ont disparu, emportées par le remembrement; en cet été 2006, nous avions retrouvé deux blocs de pierre…notre borne avait été brisée par le bulldozer, comme nous l’avait confirmé M.Bouriant, un ancien camarade de classe. D’après les souvenirs communs de ces deux élèves, M.Lalevée, alors Maire de Braize, avait promis de reconstituer « cette trace de la commune » (La Montagne…6 novembre 2006).

La promesse vient d’être tenue par le fils de ce camarade: une nouvelle borne a pris place dans la haie, près des vestiges de l’ancienne.

NB: lors de ces visites, un doute nous venait, en observant au loin les côtes vers Montaloyer…mais l’époque n’était pas alors à la contestation, ni même à la discussion!

Rencontre Internationale au C.S.B.

6 novembre 2012 - soljj

Reportez-vous à la page « Naissance du mouvement associatif à Braize »…après des débuts laborieux, notre club devait déjà  faire face à la concurrence des activités du Foyer Rural. On lit: Une tradition fut tout de même maintenue : l’organisation du Tournoi de Sixte annuel, avec, en point d’orgue, en 1951, la participation d’une équipe du 92ème régiment d’infanterie dont une compagnie était stationnée à Montluçon, équipe dans laquelle figuraient 2 joueurs vedettes de l’A.S . St Etienne de l’époque.

On peut y ajouter un autre souvenir sportif « international », la rencontre avec l’équipe de l’Ecole forestière d’Edimbourg qui effectuait régulièrement un stage en Forêt de Tronçais en fin d’année scolaire…Malgrè leur formation de rugbymen, ou plutôt, grâce à cette formation, ces gaillards ne laissèrent guère de chances à notre équipe outrageusement dominée « tant du point de vue physique que technique » ! On vient de retrouver une photo d’époque.

Une chaise vide…

24 juin 2012 - soljj

Vide, elle le restera; c’était la chaise de Louis où il aimait s’asseoir à l’heure de la sieste, à l’ombre du vieux chêne, face à son « Domaine ».
Louis vient donc de nous quitter; pour nous, Louis, c’était « Baignereau », la personnalisation même du site, avec sa porte ouverte, été comme hiver, maintien sans doute d’une vieille tradition d’hospitalité…et prétexte aussi à quelques « canons de rouge » partagés.
Louis, c’était la chienne Tanbelle, partie peu de temps avant lui, les chiennes Tanbelle devrait-on dire puisque le nom perdurait depuis si longtemps! Il fut l’un des irréductibles vignerons de la commune, abandonnant à regret le célèbre Vignoble des Côtes…l’adversaire de la destruction des bouchures, des fossés et des mares…notre météorologue local qui nous renseignait sur l’influence du « Vent de la Messe des Rameaux » ou ses records de chaleur « 45 degrés devant ma grange, je vais pas prendre la température de ma cuisine! ».
Ce fut également un collaborateur de notre site, un peu la mémoire de Braize, contribuant notamment à la recherche du « Parler braizois » et, curieusement, son décès vient nous rappeler un autre terme oublié: on n’aurait pas demandé « Pour qui sonne ce glas?…mais: Pour qui sonne-t-on ces jointes ? »
En fait, c’est peut-être le dernier « Vieux Sage » de Baignereau qui vient de disparaître…Bonne route Louis.

J.J.Martin

A Beauregard…avant le remembrement.

23 mai 2012 - soljj

C’était dans les années 1930; la Famille Carreau n’était plus là, les terres des 2 fermes de Beauregard et des Champs de Balais avaient été redistribuées. Notre horizon se limitait alors au taillis et aux kilomètres de haies des multiples « Pâturaux de Baignereau »…il s’étendrait maintenant jusqu’aux friches de genêts de La Goutte et aux lisières de Richebourg!

Pour ne pas oublier, simplement un exemple: revisiter l’enclos du Champ de Balais, une partie du domaine de la « Réserve de Beauregard »; il était limité par le taillis qui courait encore, à cette époque, de la Rue de Charenton à la Route d’Ainay. Les parcelles 1, 5 et 6 étaient des près permanents, le dernier, le « Bas bleu » étant aussi appelé « Prè des cochons » qui y transhumaient journellement, depuis la ferme…il communiquait avec les Pâturaux par un échalier rustique et par une petite mare. Les champs 2, 3 et 4 consistaient en terres de cultures, avec un assolement plus ou moins régulier…et des rendements douteux…

A la limite du Bas bleu et des Pâturaux, on devinait facilement le tracé en creux, le long de la haie, de l’ancien « Chemin d’Ainay le Château au Village de Braise » qui se dirigeait vers le hameau des Gallerands (voir la page consacrée à l’ancien cadastre). Dans le « Champ du Puits », devait être bâtie une maison du même hameau. Cet ancien tracé explique également le curieux accès à 5 parcelles de l’enclos par la cour de la maison du Champ de Balais…Cette maison n’est pas mentionnée sur le cadastre de 1834; avant 1900, elle dut abriter un atelier de tonnelier, puis la fermette des grands-parents qui « monteront » ensuite à Beauregard.

1948…la fin du Chêne de Buffevent

10 mars 2012 - soljj

Dépérissant, le Chêne de Buffévent vient d’être abattu; il devait être âgé de quelque 300 ans, sa circonférence avoisinait les 5 mètres et sa hauteur 30 mètres; le diamètre de la souche devait être d’environ 1,80m (effectuez une règle de trois: la fillette la plus grande mesure 1,40m)…son prix de vente quoique 5 fois inférieur à celui d’Apollon en 1953 annonce les records qu’on va connaître…

Situé dans la parcelle 134, il était voisin de La Sentinelle, des Jumeaux et du Jacques Chevalier qui sera décapité par la tempête du 10 février 2009.